mercredi 24 octobre 2012

Stories - Sekou Bamba



Il a doublement marqué son passage dans le football ivoirien par son talent et son franc-parler. Mais Sékou BAMBA que ses admirateurs surnommèrent “MOUKILA Sayal” ou “ L'enfant terrible du football ivoirien” restera l'un des joueurs les plus géniaux de sa génération.

Né le 25 février 1970, à Abidjan, Sékou BAMBA fut un footballeur génial, mais aussi une grande gueule et parfois un homme des rendez-vous manqués. Il commence sa carrière de footballeur, à Abidjan, dans les équipes de jeunes de l'ASEC Mimosas. Puis, il part pour Odienné, sa région d'origine, pour évoluer dans la formation locale de l'AS Denguélé. Il revient à l'ASEC Mimosas pour une saison, puis repart pour Odienné avant de revenir à Abidjan porter les couleurs de l'Africa Sports de 1988 à 1992. Cinq ans durant lesquels il remporte deux championnats nationaux (1988 et 1989), une Coupe nationale (1989), deux coupes FHB (1988 et 1989), une Coupe d'Afrique des vainqueurs de Coupe, en 1992 et une Super Coupe d'Afrique des clubs de la CAF, en 1993.

En 1993, il quitte l'Africa Sports pour rejoindre sa famille sportive : l'ASEC Mimosas. Un transfert qui fit grand bruit et fut diversement apprécié dans les deux camps. Pour les Vert et Rouge, ce départ chez le grand rival était une trahison. Du côté des Jaune et Noir, Sékou n'a fait que revenir à son «milieu naturel». C'était donc le retour de l'enfant prodigue. Des espoirs placés en lui qu'il confirma durant trois ans sous les couleurs de l'ASEC Mimosas (1993-1995). Après l'ASEC Mimosas, il tenta d'embrasser une carrière professionnelle en Suisse, dans le club de Yverdon et en Turquie, à Antalyaspor.

Un leader naturel
et un garçon de caractère

Joueur adroit, rapide, puissant, intelligent et technique, Sékou Bamba était un attaquant redoutable. Il était également un grand passeur et un buteur décisif. Un véritable cauchemar pour les défenses adverses. Il était un leader naturel et un garçon de caractère. Il le démontra lors d'un match retour des 8es de finale extrêmement difficile de la Coupe d'Afrique des clubs champions contre Simba FC de Tanzanie, en 1995, à Dar-Es-Salaam. Après une victoire laborieuse (2-1) de l'ASEC Mimosas au stade FHB, Sékou BAMBA déclare : «Cette équipe ne peut pas nous éliminer. Si elle y arrive, j'arrête de jouer ».
Quinze jours plus tard, au National Stadium de Dar-Es-Salaam, dans une ambiance électrique, après 15 minutes de jeu, Sékou Bamba ouvre la marque. L'arbitre refuse le but. Sékou vient vers le banc et dit à ZARE Mamadou, son entraîneur : «Coach, ce n'est rien ça. Reste tranquille. On sait que les arbitres veulent nous frustrer. Ils ont refusé ce but. Mais on va marquer jusqu'à ce qu'ils valident nos buts ». Se retournant vers ses coéquipiers, il interpelle le capitaine : « AKA, tenez bon derrière et envoyez-nous les balles. On va tapez ces gars-là chez eux ici ». Quelques minutes plus tard, Sékou BAMBA inscrit un autre but que l'arbitre valide cette fois. Jubilant, il vient vers le banc et hurle à ZARE : « Coach, je te l'ai dit. Reste tranquille. Nous ne repartirons pas d'ici dans la honte. Ce n'est pas fini. On va les taper ici ».

Et dans les ultimes minutes du match, Sékou qui fut tout feu tout flamme offre la balle du second but victorieux à Ali Kéita Marin et l'ASEC l'emporte (2-1). Cette année-là, Sékou BAMBA et l'ASEC Mimosas disputèrent la finale de la C1 qu'ils perdirent (0-1), à Abidjan après avoir arraché un nul prometteur (2-2) à Johannesburg, quinze jours plus tôt.
Trois ans auparavant, Sékou BAMBA manqua d'entrer dans l'histoire avec les Eléphants lorsqu'il refusa de participer aux phases finales de la CAN 92 au Sénégal où la Côte d'Ivoire remporta la compétition. Ce joueur valeureux a émerveillé les foules en Côte d'Ivoire et ailleurs. Tant et si bien qu'il fut surnommé «Paul MOUKILA Sayal», du nom d'un ancien attaquant congolais du CARA de Brazzaville, joueur d'une génération précédente, dont Sékou BAMBA partageait le style.
Sékou BAMBA DE KARAMOKO, qui fut également surnommé « l'enfant terrible du football ivoirien » en raison de son franc-parler est mort le 25 février 2008, à Abidjan, à l'âge de 38 ans.

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