vendredi 18 janvier 2013

CAN 2013, Zambakro, je me souviens!

 L'on se souviens très bien d'une époque où le père Noel portait un treillis. c'est l'histoire de la CAN 2000 déroulée entre le Ghana et le Nigéria et qui s'étaient terminée pour nos Eléphants à Zambakro, un camp miliaire à Yamoussoukro.

La dernière fois que les éléphants ont ouvert leur CAN face éperviers, il y a eu excès de confiance puis 1-1 et enfin élimination précoce. conclusion: zambakro.
Ibrahima Bakayoko, Lassina Diabaté, et Cyril Domoraud, sont alors les têtes d’affiche d’une sélection où le talent n’abonde pas. La génération dorée qui lui succédera commence à peine à éclore. Qualifiés pour la CAN 2000, les Eléphants sont accompagnés dans leur groupe par le Cameroun, le futur vainqueur, le Ghana, pays hôte, et le Togo. Costaud, trop costaud pour les Eléphants, qui, malgré quatre points récoltés, échouent au troisième rang. Loin, très loin du parcours imaginé par le Général Guéï.
Le putchiste décide alors de préparer une réception surprise aux internationaux ivoiriens. L’avion décolle d’Accra et atterrit à Yamoussoukro, et non à Abidjan, comme prévu. Destination finale : le camp militaire de Zambakro. Là-bas, un programme d’activités est imposé aux hommes de Gbonké Tia Martin : lever des couleurs, marche au pas et cours d’instruction civique. Il s’agit de lisser ces égos qui empêcheraient les Eléphants de donner leur pleine mesure, et rappeler à ces enfants gâtés le poids du drapeau national.
Deux jours et deux nuits à la caserne
Interrogé après coup par Libération, Bakayoko témoigne : « Les militaires faisaient leur boulot, durement, ils appliquaient les consignes du chef de l’Etat. Mais ce sont aussi des pères de famille. Après les exercices, on a joué au foot, au volley. On a signé des autographes, pris des photos. » Après deux jours et deux nuits à la caserne, les Eléphants peuvent enfin regagner Abidjan. Mais avant de les laisser s’envoler vers leurs clubs, le général Guéï, qui voulait voir ses soldats en crampons ramener la coupe au pays, a deux mots à leur toucher. Il les reçoit à la Primature.
Arrivé au pouvoir pour « balayer la maison », le président-général aime à se présenter comme un serviteur désintéressé de la Patrie, luttant contre les élites corrompues. Le football va lui permettre de mettre en scène son autorité martiale. Vêtus de jogging, les regards apeurés, les Eléphants font face à un général droit debout, au ton menaçant. Les caméras sont présentes pour immortaliser la scène. « J’ai demandé que vous soyez envoyés dans cette caserne pour réfléchir amorce le militaire. C’est un premier avertissement, vous avez été indignes. Les pieds et le coeur devaient jouer (…) C’est la dernière fois que vous serez aussi décevants. »
Le remontage de bretelle se poursuit : « La prochaine fois, vous resterez pendant la durée de votre service militaire, c’est-à-dire dix-huit mois, et nous allons vous mettre en treillis. (…) A bon entendeur, salut ! » Pour les Eléphants la leçon est retenue. En 2002, ils sont éliminés … au terme de la phase de poule. Entre-temps, le général Guéï a lui aussi connu une déroute à l'issue des élections présidentielles de 2000.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire